Traumatismes du genou
Quels sont les différents traumatismes pouvant affecter l’articulation du genou ?
Situé entre le fémur et le tibia, le genou est une articulation essentielle à la marche et la position debout. Sa mécanique complexe mobilise différents os, muscles et ligaments. En cas de chute ou d’accident, les blessures provoquées peuvent être diverses et plus ou moins graves : entorses et luxations du genou, voire fractures... Focus sur les traumatismes pouvant affecter les différents composants du genou.
Le genou : une articulation complexe
Avec la hanche et la cheville, le genou est une articulation essentielle à notre mobilité.
Située à la jonction entre la jambe et la cuisse, cette articulation mobilise différentes parties osseuses : la base du fémur, la tête du tibia et la rotule, également nommée patella (1). Deux ménisques servent de coussinets pour amortir les chocs entre les os.
Ce complexe articulaire est maintenu et stabilisé par plusieurs ligaments, dont les principaux sont (1) :
- Les ligaments croisés antérieur (LCA) et postérieur (LCP) formant ce qu’on appelle le pivot central : ces ligaments se croisent au centre du genou pour assurer la stabilité de l’articulation et jouent un rôle majeur dans les mouvements antéropostérieurs du genou;
- Les ligaments latéraux interne (LLI) et externe (LLE) : ces ligaments périphériques servent à stabiliser le genou sur le plan frontal.
Traumatologie du genou : aperçu des différentes atteintes
En cas de chute ou d'accident, chacun des éléments constitutifs de l'articulation peut subir un traumatisme. Les lésions du genou peuvent ainsi toucher les os (fémur, tibia et rotule), les muscles et leurs tendons, les ligaments et les ménisques (1).
Les fractures de l’os du fémur, du tibia et de la rotule
Les fractures des os impliqués dans l’articulation du genou sont généralement consécutives à un traumatisme violent : accidents sur la voie publique, chutes en hauteur, ou chocs sur la face antérieure du genou. Chez les personnes âgées, notamment atteintes d’ostéoporose, elles peuvent néanmoins être provoquées par une chute banale (1).
Les fractures traumatiques du genou peuvent toucher l’extrémité du fémur ou du tibia, mais aussi la rotule. Le traitement est alors très souvent chirurgical. Dès que le diagnostic est posé, les zones concernées sont généralement immobilisées à l’aide d’une attelle afin d’éviter d’éventuelles complications (1).
L’entorse du genou
L’entorse du genou est une atteinte ligamentaire très fréquente chez les sportifs, en particulier les skieurs (3) et les footballeurs. Elle survient souvent lors des chutes ou en cas de torsion excessive du genou.
L’entorse du genou est dite bénigne quand les ligaments ne sont pas lésés. Par opposition, on parle d’entorse grave lorsqu’il y a rupture complète d’un ou plusieurs ligaments (1).
On distingue par ailleurs plusieurs types de lésions des ligaments, plus ou moins importantes : l’élongation simple, la rupture partielle ou complète, ainsi que les arrachements osseux (1).
Les luxations du genou et de la rotule
En cas d’entorse grave avec rupture totale de tous les ligaments, le tibia et le fémur peuvent se retrouver désaxés. C’est ce qu’on appelle une luxation du genou. Ces lésions gravissimes sont heureusement exceptionnelles.
La luxation de la rotule est, quant à elle, beaucoup plus fréquente mais aussi beaucoup moins grave. La luxation de la rotule correspond à un déplacement de la patella en dehors de la berge externe de la trochlée fémorale (1).
Elle touche majoritairement les jeunes, et survient le plus souvent dans la pratique d'activités sportives impliquant des sauts et de brusques changements de direction (1).
Les lésions méniscales
Les lésions du ménisque, le plus souvent interne, provoquent souvent un blocage du genou.
Ce type de traumatisme survient généralement chez les jeunes (1) :
• lors d’une torsion du genou ;
• ou le plus souvent lors d’un relèvement brusque depuis la position accroupie.
Les ruptures de tendons au niveau du genou
Une contraction violente du quadriceps peut également provoquer la rupture de deux tendons :
• le tendon quadricipital : dans ce cas, la rotule se trouve généralement dans une position anormalement basse ;
• le tendon rotulien : a contrario, la rotule apparaît à la palpation en position anormalement haute.
La réparation des tendons nécessite une intervention chirurgicale, suivie immédiatement d’une période de rééducation (1).
Quel appareillage du genou selon le traumatisme ?
Selon la nature et la gravité des blessures, les atteintes du genou peuvent être traitées médicalement, chirurgicalement (1) ou par traitement orthopédique (2).
Deux grands types d’appareillages du genou pourront vous être prescrits durant la prise en charge thérapeutique :
• des genouillères élastiques apportant une compression à l’articulation et ayant un effet proprioceptif ;
• des orthèses et attelles d’immobilisation destinées à stabiliser pour l’une et à immobiliser l’articulation pour l’autre pour protéger le genou, après le traumatisme ou en phase post-opératoire.
A noter que les genouillères comme les orthèses et attelles doivent être adaptées au patient et les montants ou baleines conformés à la morphologie de la personne. La mise en place doit être expliquée avec soin par le professionnel de santé pour que le traitement soit efficace (2).
En cas de douleurs au genou suite à un traumatisme, consultez un médecin pour avoir le bon diagnostic et un traitement adapté. N’hésitez pas également à questionner votre pharmacien pour savoir comment appliquer votre genouillère, orthèse ou attelle de manière adaptée.
Sources :
1. Zilber, & Allain (2007). Traumatismes du genou et de la jambe. EMC, Médecine d’urgence, 25-200
2. Battu (2017). Pathologies du genou : appareillage. Actualités Pharmaceutiques, 56(564), 55-58.
3. Médecins de montagne, L'accidentologie des sports d'hiver : saison 2019-2020, Dossier de Presse 2020